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29 décembre 2022
Hanna

Hanna

Rédactrice santé


Alcool et médicaments : attention aux mauvais mélanges !

On le sait bien, alcool et médicaments ne font pas bon ménage. L’alcool peut en effet potentialiser l’apparition d’effets indésirables ou encore diminuer l’efficacité de certains médicaments. Dans cet article, on vous explique le pourquoi du comment !

Alcool et médicaments : 3 cas de figure

Lors d’un mélange alcool/médicaments, trois situations peuvent se produire :

  • L’alcool peut retarder l’élimination de certains médicaments dans l’organisme. Le médicament va alors rester plus longtemps dans le corps et ses effets indésirables peuvent être plus importants.
  • L’alcool peut, au contraire, accélérer l’élimination de certains médicaments et limiter leurs absorptions.
  • Les médicaments agissent eux aussi sur l’alcool : ils peuvent ralentir son élimination dans l’organisme, ce qui renforce les effets de l’alcool (fatigue, envie de dormir, somnolence, diminution de la concentration…).

L’effet de l’alcool sur les médicaments

Lorsque vous prenez un médicament, ce dernier va d’abord être absorbé par l’organisme afin de le faire passer dans le sang. Ensuite, il sera transporté pour atteindre sa zone d’action. Le foie peut métaboliser (“transformer”) la structure du médicament afin de faciliter l’action de celui-ci ou son élimination. Enfin, après avoir mené son action, le médicament va être principalement être éliminé par voie urinaire et voie biliaire. L’alcool peut venir interférer dans chacune de ces étapes.

Voici une liste non exhaustive des médicaments à ne pas prendre avec l’alcool :

  • les traitements à visée antiépileptique (possibilité de réduction de son efficacité pouvant provoquer des crises épileptiques)
  • les traitements antimycosiques (majoration de la toxicité médicamenteuse)  
  • les traitements anti-acnéïques appartenant à la famille des rétinoïdes (risque majoré de pathologies cardiovasculaires) 
  • le méthotrexate (majoration d’atteintes hépatiques)
  • le paracétamol (majoration d’atteintes hépatiques)
  • les traitements possédant une action anesthésique, psychotropes, anxiolytiques, hypnotiques, neuroleptiques, antidépressive, antihistaminiques, analgésiques (majoration de risque de somnolence)
  • les traitements anticoagulants, comme les anti-vitamine K (majoration du risque hémorragique)
  • les traitement anti-infectieux (majoration de toxicité médicamenteuse)

L’effet antabuse

Également utilisé dans le cadre d’un sevrage alcoolique, l'effet antabuse est un effet indésirable grave lié à la consommation conjointe de certains médicaments et d'alcool. 

Pour comprendre cet effet, il est nécessaire de comprendre comment l’alcool est éliminé par notre organisme. 

L’alcool est principalement métabolisé par le foie grâce à des enzymes. Il s’agit de substances capables d’activer une réaction chimique pour transformer un substrat en une nouvelle molécule chimique. 

Dans un premier temps, l’alcool est transformé en éthanal grâce à une première réaction enzymatique, puis une deuxième enzyme transforme l’éthanal en acide acétique. Contrairement à l’acide acétique qui est un produit de dégradation inoffensif pour notre organisme, l’éthanal possède des propriétés néfastes.  

Ainsi, dans le cas où les médicaments viendraient altérer cette dernière transformation en acide acétique, l’éthanal (mauvais pour le corps) s’accumule dans le foie sans être transformé ou évacué. C’est ici que l’effet antabuse apparaît : baisse de la pression artérielle, palpitations cardiaques, nausées, vomissements, maux de tête, bouffée de chaleur… Ces effets indésirables viennent en complément de la perpétuation de la sensation d’ébriété. 

Les médicaments à ne surtout pas mélanger avec de l’alcool, donc à effet antabuse sont :

  • certains antibiotiques (le métronidazole, la céphalosporine, la vibramycine…)
  • certains antidiabétiques oraux
  • certains antiparasitaires (le métronidazole)

Attention également au paracétamol. La prise concomitante de paracétamol avec l’alcool peut provoquer une concentration de substances toxiques dans le foie. En effet, l’alcool étant éliminé dans cet organe, le paracétamol ne peut pas s’y détoxifier et peut provoquer des lésions, dues à ses factions toxiques. Dans les cas les plus sévères, une transplantation hépatique peut-être nécessaire.

Les idées reçues sur l’alcool

L’alcool ne désaltère pas et ne réchauffe pas. Au contraire, l’alcool a tendance à déshydrater et fait baisser la température de votre corps d’un demi-degré par 50g d’alcool ingéré. C’est la dilatation des vaisseaux sous la peau qui donne cette sensation de chaleur. L’exercice physique n’accélère pas non plus l’élimination de l’alcool dans votre sang. Ce n’est pas en diluant votre verre d’alcool avec de l’eau que votre boisson sera moins toxique, la quantité d’alcool reste identique !

Ce contenu a été validé par l'équipe médicale de Synapse Medicine, l'entreprise qui développe Goodmed. Cependant, il ne substitue en aucun cas un avis médical. Si vous avez un doute sur un traitement ou certains symptômes, consultez votre médecin ou votre pharmacien.

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