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15 mars 2022
Hanna Schmidt

Hanna Schmidt

Rédactrice


Médicaments pendant la grossesse : feu vert, orange ou rouge ?

Alors que votre ventre s’arrondit, vous avez une migraine insupportable ou une grosse grippe, et vous pensez à prendre un médicament pour soulager vos symptômes ? Pas toujours simple de savoir quand vous pouvez en prendre, et quand il faut -absolument- s’abstenir. On fait le point.

Certains chiffres valent mieux qu’un long discours. Seules 3 femmes sur 10 se déclarent suffisamment informées sur les risques liés aux médicaments pendant la grossesse (enquête Viavoice pour l’ANSM, 2020). Et c’est pourquoi l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) martèle un nouveau message depuis le début du mois de juin : « Enceinte, les médicaments, c’est pas n’importe comment ! ».

Un slogan, pour 4 règles d’or :

  1. La grossesse se prépare avec son médecin ou sa sage-femme.
  2. Surtout pas d’automédication. 
  3. Ne jamais arrêter seule un traitement prescrit.
  4. Informer de sa grossesse les professionnels de santé consultés (médecin, pharmacien, kiné, dentiste…).

On vous briefe sur ce qu’il faut absolument savoir pour vivre neuf mois très sereins, en limitant au maximum les risques pour la santé de votre bébé.

Les antidouleurs

« La plupart sont autorisés pendant la grossesse », rassure le Pr Philippe Deruelle, gynécologue obstétricien au CHRU de Strasbourg. C’est le cas, notamment, du paracétamol, qui est un précieux allié en cas de douleur ou de fièvre. Cependant, il ne faut pas en abuser, et toujours demander l'avis de son médecin si vous souhaitez en prendre. « On aime moins utiliser les dérivés de la morphine, comme la codéine. »

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

Les plus connus sont l’aspirine et l’ibuprofène. « Ils sont formellement contre-indiqués, surtout à partir du second trimestre de grossesse », alerte le Pr Deruelle. Pourquoi ? « Parce qu’ils peuvent fermer le canal artériel, et provoquer une hypertension artérielle chez le bébé. » Dans les cas les plus graves, une seule prise peut entraîner une mort in utéro. Pas question donc de prendre le moindre risque !

Les antidépresseurs

« L’idéal reste d’évaluer en amont de la grossesse s’il est utile, ou non, de poursuivre un traitement antidépresseur. Ces médicaments ne devraient être prescrits que sur de courtes durées », rappelle le Pr Deruelle. Si vous traversez une dépression enceinte, votre médecin pourra vous en prescrire. Mais aux plus petites doses possibles, et souvent, en privilégiant les médicaments les plus anciens -et donc, ceux sur lesquels on a le plus de recul.

Les antihypertenseurs

Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (une protéine impliquée dans le contrôle de la tension artérielle), présentent un risque de toxicité rénale pour le foetus. Mais plusieurs autres antihypertenseurs peuvent être utilisés pendant la grossesse, sans aucun risque. Si vous êtes hypertendue et que vous avez un projet de bébé, une consultation préconceptionnelle est hautement recommandée, pour éventuellement adapter le traitement.

Les antiépileptiques

Cette maladie neurologique touche 600.000 personnes en France, et donc, de nombreuses futures mamans. « Certains médicaments peuvent être prescrits pendant la grossesse. A l’inverse, le Dépakine® (valproate) est désormais interdit aux femmes en âge de procréer. » C’est l’antiépileptique qui entraîne le plus de risques de malformations et de troubles neuro-développementaux. « Cela peut par exemple donner un spina bifida, ou des formes proches de l’autisme. »

Si vous suivez déjà un traitement d’antiépileptiques : ne l’arrêtez jamais par vous même ! En effet, interrompre ce type de traitement peut entrainer des risques pour la maman et le fœtus. Dans tous les cas : quel que soit le médicament habituellement pris, toute patiente épileptique ayant un projet de grossesse ou étant enceinte doit faire un point sur son traitement avec un médecin.

Les médicaments contre l’acné

L’acné, cette maladie de peau bien connue liée à une inflammation du follicule pilo-sébacé, peut se réveiller pendant la grossesse, bien qu’elle touche essentiellement les adolescents et adultes jeunes. Chez ces derniers, elle peut nécessiter un traitement par isotrétinoïne, dont le nom ne vous dit probablement rien. Cette molécule est celle que l’on trouve dans le Roaccutane®, entre autres. Et elle est cependant absolument interdite en temps de grossesse : elle peut entraîner de graves malformations chez le fœtus.

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