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12 avril 2023
Hanna

Hanna

Rédactrice santé


Conduite et médicaments : ce qu’il faut savoir

Une prise de médicaments serait à l’origine de près de 4 % des accidents mortels de la circulation*. Même s’il est bien moins élevé que pour la vitesse ou l’alcool, ce pourcentage doit être pris en considération. Les personnes qui prennent un traitement doivent être sensibilisées aux risques engendrés par les médicaments pouvant affecter leurs capacités à conduire. Certaines classes médicamenteuses demandent en effet une grande prudence quant à leur compatibilité avec la conduite. Voici de quoi vous éclairer sur le sujet de la conduite et des médicaments.

Les effets des médicaments sur les capacités mobilisées dans la conduite

Après plusieurs années de conduite, notre fonctionnement au volant s’effectue quasiment en pilotage automatique. Nous avons oublié à quel point l’acte de conduire demande de multiples compétences. La conduite mobilise à la fois des facultés motrices, perceptives et cognitives pour garantir des comportements adéquats au volant.

Les médicaments, selon leur mode d’action, peuvent impacter ces fonctions essentielles et devenir dangereux lorsqu’on prend le volant. Ils peuvent par exemple induire de la somnolence, une baisse de l’attention et de la vigilance, un ralentissement des réflexes ou même des étourdissements. Ses effets impactent tout autant la conduite d’engins de chantier et de manipulation de machines.

Un pictogramme pour y voir plus clair

Environ un tiers des médicaments présente un risque pour la conduite. Lorsque c’est le cas, ils sont identifiés par un pictogramme coloré apposé sur la boîte. Cette icône d’alerte, matérialisée par une automobile dans un triangle de couleur, exprime le degré de dangerosité d’une prise de ce traitement vis-à-vis de la conduite. 

Pour renforcer la sensibilisation, une classification en 3 niveaux de risque a été créée en 2008 :

  • couleur jaune (niveau 1) : indique de ne pas conduire sans avoir lu la notice.
  • couleur orange (niveau 2) : demande de recourir à une grande prudence et de ne pas conduire sans l’avis d’un professionnel de santé.
  • couleur rouge (niveau 3) : signifie que la conduite est jugée dangereuse et demande l’avis d’un médecin pour pouvoir être reprise.

Une mise à jour régulière de la liste

L’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé) est chargée d’évaluer les classes de produits ayant des effets sur la capacité à conduire et sur l’utilisation des machines, et de leur attribuer un éventuel niveau de risque.

Parmi les catégories de médicaments qui relèvent du niveau 3 figurent tous les dérivés des benzodiazépines, certains anti-psychotiques, anti-épileptiques, hypnotiques et sédatifs, antalgiques ou encore anesthésiques. Ce sont des médicaments dont le mécanisme d’action intervient sur le système nerveux central. En France, 1 médicament sur 50 est jugé incompatible avec la conduite ou l’utilisation d’engins dangereux.

Le cas des benzodiazépines

Les benzodiazépines méritent un coup de projecteur. On estime à plus de 10 millions le nombre de Français qui ont recours à ces médicaments au moins une fois dans l’année, et très nombreuses sont les personnes qui en consomment quotidiennement au long cours.

Cette classe médicamenteuse agit sur les réseaux de neurones du cerveau,  particulièrement sur les récepteurs du système GABA. Très schématiquement, ces médicaments interfèrent sous forme de signaux électriques et de substances chimiques en réduisant la circulation de l’information. Ainsi, les conductions nerveuses sont ralenties et peuvent retentir dangereusement sur la conduite. La vigilance, la coordination et les réflexes sont alors perturbés par la prise d’un tel traitement. Il y a quelques années, la catégorie des benzodiazépines a été relevée du niveau 2 au niveau 3.

La prise de certains médicaments bien identifiés influent sur les capacités de conduite des personnes qui les consomment. Et finalement, cela concerne une proportion non négligeable de la population. Il est probablement bon de rappeler que le partage de l’espace public routier implique certaines précautions de la part des conducteurs pour le maintien d’une sécurité dont chacun doit pouvoir bénéficier.

Ce contenu a été validé par l'équipe médicale de Synapse Medicine, l'entreprise qui développe Goodmed. Cependant, il ne substitue en aucun cas un avis médical. Si vous avez un doute sur un traitement ou certains symptômes, consultez votre médecin ou votre pharmacien.

*www.securite-routiere.gouv.fr

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