Le médicament commercialisé sous le nom Ozempic® est destiné aux personnes atteintes de diabète de type 2. Malheureusement, récemment, l'attention portée à ce traitement antidiabétique a plutôt été axée sur sa popularité sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok. Certains utilisateurs font la promotion de l'Ozempic® dans le but inapproprié, non autorisé et potentiellement dangereux de perdre du poids. L'équipe médicale de Goodmed vous informe dans cet article des conséquences possibles de cette utilisation abusive.
L’Ozempic® et son indication chez les personnes diabétiques
Produit par la société danoise Novo Nordisk, l'Ozempic® est commercialisé en France depuis 2019. Il est indiqué chez les patients atteints d’un diabète de type 2, seul ou en association avec d’autres antidiabétiques. Ce traitement doit être associé à des mesures hygiéno-diététiques (régime alimentaire, activité physique) spécifiques ainsi qu’à une activité physique adaptée.
Utilisé en injection sous-cutanée hebdomadaire, la substance active du médicament (le sémaglutide) est un agoniste des récepteurs du GLP-1. C'est-à-dire qu’en se fixant sur ces récepteurs, le sémaglutide va mimer le GLP-1, qui est une hormone physiologique naturellement synthétisée par notre organisme. Cette administration a pour effet, après l’absorption de nourriture, de stimuler la production d’insuline par le pancréas afin de diminuer le taux de sucre sanguin (glycémie).
Au-delà de la gestion de la glycémie, le sémaglutide réduit le poids corporel et la masse grasse en diminuant les apports énergétiques. Cet effet peut être recherché chez certains diabétiques de type 2 qui présentent souvent un surpoids.
L’origine du buzz sur TikTok : la perte de poids lié à l’Ozempic®
Le terme Ozempic® a déclenché ces derniers mois une véritable frénésie sur les réseaux sociaux. Le hashtag #ozempic a enregistré des dizaines de millions de vues grâce à des témoignages vantant son efficacité pour une perte de poids importante et rapide. C’est sur cet usage détourné que surfent les auteurs de vidéos qui fleurissent sur la toile.
Des influenceurs mettent en avant la facilité d’utilisation du produit et se filment même en train de se l’injecter. Avec une simple piqûre en sous-cutané une fois par semaine, son efficacité est décrite comme redoutable. De la même façon, des personnalités ayant une grande influence, utilisent également leur présence sur les réseaux sociaux pour promouvoir ce traitement. Malheureusement, leurs interventions sont suivies par des millions de personnes.
Il arrive que certains médicaments puissent être utilisés dans d'autres cas que leur première indication. Il est cependant essentiel d'attendre l'octroi d'une autorisation de mise sur le marché de ce traitement spécifique à cette indication avant d'en promouvoir les effets attendus. En effet, il revient aux organismes de régulation et aux experts scientifiques de se prononcer sur la pertinence et surtout la sécurité de cette nouvelle utilisation médicamenteuse. Dans tous les cas, à ce jour, l’Ozempic n’a pas d’autorisation dans la perte de poids, la prudence est donc importante vis-à-vis de ce médicament.
Les conséquences de l’utilisation inappropriée d’Ozempic
Des risques sérieux pour la santé
Cet usage détourné représente un réel danger de santé publique chez les personnes non diabétiques. Le désir de perdre rapidement quelques kilos peut avoir un coût élevé pour la santé : tout bénéfice est accompagné de ses risques.
De nombreux effets indésirables de l'Ozempic® n'ont pas été évoqués sur les réseaux sociaux, bien que ceux-ci puissent être graves. Notamment, des troubles digestifs (constipation ou de diarrhées sévères) peuvent être observés. Parfois, cela conduit à une inflammation du pancréas (pancréatite) pouvant entraîner des complications graves. D’autres personnes ont également présenté une perte de cheveux ou encore une affection oculaire touchant la rétine (rétinopathie).
Un impact sur l’approvisionnement et un risque de pénurie
L’impact des réseaux sociaux sur le public est tel que des tensions d’approvisionnement sont relevées depuis mi-septembre 2022 en France. La demande a augmenté d’environ 40 % depuis cette période, faisant craindre une pénurie ! L’ Australie a connu une période problématique de déficit d’approvisionnement d’Ozempic® à cause du même phénomène, conduisant à une rupture complète du médicament.
Les patients diabétiques qui ont réellement besoin de ces traitements sont pénalisés par cette situation. Malheureusement, la croissance constante du nombre de diabétiques entraîne une augmentation de la demande pour ces traitements. En parallèle, l'impact des réseaux sociaux exacerbe cette tension et risque de provoquer une véritable pénurie.
L'obtention de ce médicament requiert une prescription médicale et son achat en pharmacie. Certains cherchent à persuader leur médecin de leur prescrire ce médicament, tandis que d'autres cherchent à se le procurer par des canaux illégaux profitant de la situation.
Conclusion
Il est important de rappeler qu'utiliser un médicament sans l'avis préalable d'un médecin ou d'un pharmacien comporte un risque pour sa propre santé. De plus, cela peut mettre en danger la santé des autres en limitant leur accès à un traitement essentiel. Prenez donc toujours vos médicaments avec précaution, et consultez votre médecin en cas de doutes !
