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22 septembre 2022
Hanna

Hanna

Rédactrice santé


De quoi est fait un médicament ?

D’après l’Observatoire Sociétal du Médicament, environ 45% des Français prennent tous les jours au moins un médicament. Cela représente à peu près 30 millions de personnes dans notre pays. Pour bien prendre un médicament, il peut être intéressant de comprendre sa composition, sa façon d’agir sur notre organisme et les démarches préalables à sa commercialisation sur le marché. Voici un article qui vous présente très concrètement de quoi est fait un médicament !

La définition d'un médicament

Commençons déjà par une définition très générale : un médicament est une substance ou une composition possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard de maladies humaines mais également animales.

Par effet préventif, on entend sa capacité à prévenir la survenue de certaines pathologies. Et l’aspect curatif correspond à une action qui permet de traiter des symptômes (comme la douleur) et guérir certaines maladies. Les médicaments peuvent être composés d’une seule substance active ou d’une combinaison de plusieurs.

La branche de la pharmacie qui traite de la mise en forme des produits pharmaceutiques se nomme la galénique.

La composition de base d’un médicament

Tout médicament contient 2 types de substances :

  • la substance active, encore appelé principe actif, correspond à la molécule qui produit l’effet pharmacologique et possède les propriétés thérapeutiques. Bien que s’agissant de la partie active, elle est souvent présente en très faible quantité dans le médicament.
  • l’excipient, ou substance non active, n’intervient pas directement pour prévenir ou traiter la maladie ciblée. Cet ingrédient, en théorie neutre, est déterminant pour faciliter l’administration et l’activation du principe actif. Il contribue à la forme galénique. Néanmoins, malgré une absence d'activité thérapeutique, il existe des excipients dits à effet notoire du fait des réactions indésirables qu’ils peuvent entraîner (comme le lactose et l’huile d’arachide pour ne citer qu’eux).

Le choix du nom et de la voie d’administration

Chaque médicament porte un nom de marque sous lequel il est commercialisé. Celui-ci peut être différent pour un même principe actif selon le laboratoire qui le fabrique. Pour donner un exemple, le paracétamol est la substance active du DolipraneⓇ mais aussi de l’EfferalganⓇ. Systématiquement, sur la boîte et sous le nom de marque est inscrit le nom du principe actif. C’est la dénomination commune internationale (DCI) qui permet de désigner de manière unique la substance active contenue dans le médicament.

La voie d’administration va dépendre du mécanisme et de la vitesse d’action souhaitée (possibilité de moduler la vitesse de libération de la substance active vers l'organisme) mais aussi de l’ensemble du circuit interne du médicament : absorption, transport et distribution pour agir directement sur le site souhaité de l’organisme.

Les différents types de substances actives

Il existe plusieurs manières de synthétiser la substance active et elle peut avoir diverses origines :

Issue des plantes : vigne rouge, prunier d’Afrique, etc. ;

Chimique : synthétisée par l’industrie pharmaceutique. C’est le cas de l’ibuprofène ou du kétoprofène ;

Biologique : synthétisés en laboratoire biologiques, ils sont souvent plus fragiles et potentiellement instables (insuline, vaccins, etc.)

La substance active détermine la voie d’administration du médicament, c’est-à-dire le mode d’acheminement en fonction de l’indication et du lieu d’action attendue. 

Certaines tisanes sont vendues en pharmacie car elles contiennent une ou des substances actives ayant prouvé leur efficacité thérapeutique et doivent donc être considérées comme un médicament.

La nature des excipients

Selon l’effet recherché et le public à qui s’adresse le médicament, le fabricant va choisir les excipients les plus adaptés pour la voie d’administration souhaitée, l’absorption par l’organisme mais aussi la conservation.

Les caractéristiques du ou des excipients conduisent à la forme galénique pour un médicament donné. Cela permet d’intervenir sur de nombreux facteurs pouvant influer sur la forme que doit prendre le médicament, mais aussi agir sur l’enrobage et sur le goût.

Dans la mesure du possible, le médicament doit être pensé pour que la substance active atteigne sa cible à la concentration minimale efficace (et ne pas être délétère pour le reste de l’organisme). Logiquement, un médicament à visée digestive doit pouvoir s’administrer par voie orale (comprimé) ou par voie anale (suppositoire). Pour un médicament pour la peau, on choisira préférablement une crème, pommade ou lotion.

Pour une action ciblée au niveau intestinal, le comprimé sera élaboré de façon à résister à l’acidité de l’estomac (il est alors dit gastro-résistant) et permettre de libérer le principe actif au niveau intestinal.

À noter, pour la culture générale, que le suppositoire est une forme galénique très peu utilisée ailleurs qu’en France !

Pour le médicament pour enfant, il sera utile de privilégier des sirops ayant bon goût pour faciliter la prise ou, au contraire pour ceux qui pourraient être dangereux pour eux, leur donner un goût particulièrement mauvais.

Les comprimés et les gélules sont déconseillés, voire contre-indiqués avant 6 ans en raison du risque de fausse route. Il en va de même pour les personnes très âgées, chez qui doivent être privilégiés les sirops ou les gélules qui peuvent être ouvertes et dissoutes dans l’alimentation.

La réglementation des médicaments

L’introduction commerciale d’un médicament obéit à une réglementation particulière et s’inscrit dans un circuit très protocolisé et strictement surveillé. Des procédures de tests sont nécessaires au préalable afin de prouver l’efficacité et la sécurité du médicament.

Schématiquement, la phase initiale concerne la création du médicament, puis la mise en œuvre des essais cliniques, suivi de la demande de mise sur le marché, pour aboutir finalement à la commercialisation.

Avant de pouvoir être commercialisé en pharmacie, le médicament doit recevoir une autorisation de mise sur le marché (AMM) par l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) qui est une autorité compétente de l’État. Les étapes préalables à cette autorisation sont généralement longues car très encadrées.

Pour en savoir plus sur le sujet, vous pouvez consulter le podcast “Matin, midi et soir” animé par Iris et Valérie,

Ce contenu a été validé par l'équipe médicale de Synapse Medicine, l'entreprise qui développe Goodmed. Cependant, il ne substitue en aucun cas un avis médical. Si vous avez un doute sur un traitement ou certains symptômes, consultez votre médecin ou votre pharmacien.

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