Les antidépresseurs sont des médicaments couramment prescrits pour traiter les troubles de l'humeur tels que la dépression. Ils agissent en régulant les neurotransmetteurs du cerveau pour soulager les symptômes de la dépression et améliorer la qualité de vie des patients. Dans cet article, nous vous présentons plusieurs faits essentiels sur les antidépresseurs pour mieux comprendre leur fonctionnement et leur utilisation !
La dépression, c’est quoi ?
La dépression (ou trouble dépressif), est une condition mentale qui concerne près de 5 % d’adultes dans le monde (OMS). Elle se caractérise par une tristesse persistante, une perte d'intérêt pour les activités habituelles, une baisse de l'énergie ainsi qu’une diminution de la concentration. Elle dure plus de deux semaines et a un impact important sur la vie quotidienne du patient (perte du sommeil, troubles de l'appétit et du désir sexuel, perte des performances intellectuelles, isolement...).
Les causes de la dépression peuvent être multiples et complexes, comprenant des facteurs génétiques, des déséquilibres chimiques dans le cerveau, des événements traumatiques ou stressants de la vie, des problèmes relationnels ou encore des troubles de santé mentale préexistants. La dépression n'est donc pas simplement une réaction à des circonstances difficiles, mais une maladie qui nécessite une prise en charge médicale adaptée.
La dépression au niveau du cerveau
Plusieurs régions du cerveau seraient impliquées dans la dépression, notamment l'amygdale, qui traite les émotions, et le cortex préfrontal, responsable de la prise de décision. Les chercheurs ont découvert que les niveaux d'hormones et de molécules chimiques dans le cerveau peuvent être perturbés lors d'un épisode dépressif.
Par exemple, la sérotonine, une substance chimique qui régule l'humeur, peut être réduite. De même, le cortisol, une hormone du stress, peut être déséquilibré, contribuant à la sensation de fatigue et à l'anxiété souvent associées à la dépression. Ces changements neurochimiques peuvent affecter la communication entre les cellules cérébrales, altérant ainsi notre humeur et notre perception du monde.
Il est important de noter que la dépression est une maladie complexe et que ses mécanismes précis ne sont pas encore entièrement compris. La recherche continue dans ce domaine pour mieux comprendre la dépression et développer des traitements plus efficaces.
Il existe différents types d'antidépresseurs qui sont utilisés pour traiter la dépression. Les plus courants sont les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN).
- Les ISRS, tels que la fluoxétine, agissent en augmentant les niveaux de sérotonine (dite “hormone du bonheur”), en empêchant sa “recapture” afin d'augmenter sa concentration et donc sa disponibilité.
- Les IRSN, comme la venlafaxine, augmentent à la fois la sérotonine et la noradrénaline, une autre substance chimique impliquée dans la régulation de l'humeur. Ici, le processus est le même : la concentration de sérotonine augmente grâce à une baisse de recapture de cette dernière au niveau de la fente synaptique (l’espace où circulent les neurotransmetteurs entre deux synapses).
Une prise en charge adaptée à chaque patient
Lorsque vient le temps de prescrire des antidépresseurs, il est primordial de faire appel à un professionnel de la santé qualifié, tel qu'un médecin ou un psychiatre. Ce dernier effectuera une évaluation médicale complète afin de déterminer le type d'antidépresseur approprié ainsi que la posologie adéquate. Il est important de prendre en compte que les médicaments ne sont pas la seule solution envisagée pour traiter une dépression. Souvent, ils sont combinés à une thérapie psychologique, comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), qui permet de traiter les causes profondes de la dépression et d'acquérir des stratégies pour faire face aux difficultés émotionnelles.
Des effets secondaires à surveiller
Comme tout médicament, les antidépresseurs peuvent entraîner des effets secondaires. La période à risque constitue les premières semaines, avec une aggravation de la dépression potentielle. Les plus courants sont la somnolence, les nausées, la perte d'appétit, les troubles du sommeil, la baisse de la libido, ou encore la prise de poids qui peut conduire à un arrêt de traitement. Cependant, il est important de noter que tous les patients ne ressentent pas ces effets secondaires, et dans de nombreux cas, ils s'estompent avec le temps. Il est crucial de signaler tout effet secondaire préoccupant à un professionnel de la santé, et de suivre ce traitement en parallèle d'un suivi médical et psychiatrique.
Des médicaments utiles contre les douleurs chroniques ?
En plus de l’anxiété, les antidépresseurs sont de plus en plus prescrits pour les douleurs chroniques, comme les douleurs neuropathiques ou musculosquelettiques. Il s’agit de douleurs particulièrement difficiles à prendre en charge, pour lesquelles les opioïdes ne sont pas recommandés, du fait de leur risque de dépendance et manque d'efficacité. Cependant, leur efficacité a récemment été remise en cause dans une étude publiée dans la revue Cochrane, basée sur la compilation de 176 études portant sur 30 000 patients. En effet, les auteurs de cette étude indiquent que la duloxetine est le seul antidépresseur dont l'intérêt est “indubitable contre la douleur chronique”. Ils soulignent aussi le manque de données sur ses effets secondaires à long terme.