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24 mars 2022
Hanna Schmidt

Hanna Schmidt

Rédactrice


Somnifères : 4 idées reçues passées au crible

Pour tomber dans les bras de Morphée, on peut compter les moutons… ou prendre des somnifères. Vraiment ? Les idées reçues se bousculent autour de ces comprimés, loin d’être anodins. On démêle le vrai du faux.

1. Ils peuvent entrainer une dépendance

Vrai. C’est pourquoi ils doivent être pris sur de courtes périodes. Les hypnotiques ne peuvent d’ailleurs pas être prescrits pour plus de 4 semaines. Au-delà, le risque de dépendance, physique et psychique, est réel. On voit alors des patients se mettre à augmenter les doses, pour obtenir le même effet qu’au début du traitement. Pour éviter d’en arriver là, il faut suivre à la lettre la prescription du médecin, et ne jamais décider par soi-même d’augmenter les doses. 

2. Les somnifères, c’est pas automatique

Vrai. Comme pour les antibiotiques, ils peuvent être très utiles, mais doivent être utilisés avec parcimonie. Avant de sortir son bloc d’ordonnances, le médecin commence ainsi par questionner son patient. Son obsession : identifier le responsable des troubles du sommeil. « Quand je reçois des patients qui dorment mal, je commence toujours par voir s’il y a des choses à modifier, avant d’éventuellement prescrire des médicaments », confirme le Dr Eric Charles, psychiatre au Centre hospitalier Esquirol à Limoges, auteur de « Antidépresseurs, anxiolytiques, somnifères… Vérités et contre-vérités sur les psychotropes », aux éd. Jouvence. « La literie est-elle de bonne qualité ? La chambre est-elle plongée dans l’obscurité ? La personne traverse-t-elle une période de stress intense ? Vit-elle un épisode dépressif ? Les somnifères ne peuvent qu’être un dernier recours. » Autrement dit, le patient est hautement incité à adopter une hygiène de vie impeccable avant de consommer ces comprimés.

3. Ces petites pilules sont inefficaces

Faux. Elles sont loin d’être parfaites, certes. Mais pour une insomnie ponctuelle, la prise d’hypnotiques pendant quelques jours peut vraiment aider, sans risque majeur. C’est quand les troubles du sommeil s’éternisent, au-delà de quelques semaines, qu’il faut se tourner vers des alternatives. La méditation, le yoga ou l’auto hypnose sont par exemple d’excellentes armes pour dompter le stress, si c’est ce dernier qui est à l’origine des insomnies. Bien sûr, il faudra avant tout adopter une bonne hygiène de vie : se coucher et se lever à des heures régulières -ce qui est bon pour les enfants l’est aussi pour les plus grands !, faire régulièrement de l’exercice physique*, s’exposer à la lumière naturelle, arrêter le café après 16h, faire de sa chambre un temple obscur et silencieux… Pas de veto pour les siestes, à condition qu’elles soient courtes (moins de 30 minutes). Dans l’idéal, les écrans doivent être éteints une heure avant d’aller se coucher. Quand on a tout essayé, une thérapie cognitivo-comportementale peut être utile pour -enfin- retrouver un sommeil de bébé. 

*Attention ! Les activités physiques intenses sont à éviter juste avant d'aller se coucher.

4. Avec l’alcool, ils forment une liaison dangereuse

Vrai. Conjugué aux somnifères, l’alcool peut entraîner une ivresse rapide, ou déclencher des troubles du comportement. C’est pourquoi on s’abstiendra de boire la moindre goutte d’alcool avant de prendre un somnifère. De manière générale, les hypnotiques ne font pas forcément bon ménage avec les autres médicaments. Dans le doute, mieux vaut toujours demander conseil à son médecin, ou à son pharmacien. 

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